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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 07:27

   Sous l’Empire, après la prise en 1808 de Madrid, siège de  l’Ordre de la Toison d’Or espagnole, puis l’année suivante de Vienne, siège de l’ Ordre de la Toison d’Or autrichienne, l’Empereur Napoléon 1er décidait la création d’un Ordre impérial militaire, à l’insigne comportant trois toisons d’or. Ces dernières devant symboliser la réunion de l’Autriche, de l’Espagne et de la France.

 

 napoleon-bonaparte.jpg

 

   C’est à Schönbrunn en Autriche, le 15 août 1809, que l’Empereur promulguait les lettres patentes constituant l’Ordre impérial des Trois Toisons d’Or. Mais ce nouvel Ordre était pratiquement « mort-né ». Aucune nomination n’ayant été faites depuis sa création, l’Empereur prononcera, le 27 septembre 1813, sa dissolution et la réunion de tous ses biens à la Légion d’honneur. La forte réticence de l’armée, ainsi que la désapprobation des membres de la Légion d’honneur, se sentant en disgrâce en craignant que leur décoration ne fût dévalorisée, avaient eu raison de la volonté de Napoléon.

 

 

   Voici ce qu’aurait dut être cet Ordre impérial, dont le comte Bernard de Lacepede fut nommé provisoirement Grand chancelier ; l’Empereur étant le Grand maître. Le 14 octobre 1810, le général Andreossy  recevait définitivement la charge de Grand chancelier et le comte Schimmelpenninck celle de grand trésorier.



    Certains domaines pris dans les états de Rome et les mines d’Idria constituaient les biens de cet Ordre qui aurait dû se composer de 1 000 Chevaliers, 400 Commandeurs et 100 Grands chevaliers. Les titulaires devaient percevoir une rente : 1 000 francs pour les Chevaliers, 4 000 francs pour les Commandeurs.

 

 

   Exception faite des princes de sang, des grands dignitaires de l’Empire, du président du Sénat, des ministres chargés d’un département après 10 ans d’exercice et des ministres d’État après 20 ans d’exercice, l’Ordre ne devait être attribué qu’en période de guerre aux soldats les plus méritants ; certains de ceux-ci étant proposés par élection au sein de leur régiment. Une lettre du général Compans, datée du 29 septembre 1809, en explique le principe : « Le général réunira les colonels et les chefs de bataillon et leur fera faire séparément la présentation d’un capitaine, d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant pour Commandeur et d’un sous-officier ou soldat pour Chevalier. Ces présentations seront faites secrètement et cachetées par les colonels et les chefs de bataillon et adressées directement au Grand chancelier. Le général de son côté effectuera une semblable proposition sans communiquer, sur le choix, avec les colonels et les chefs de bataillon et l’enverra cacheté au Grand chancelier. »

 


   Les aigles surmontant les drapeaux et étendards des régiments qui avaient participés aux huit plus grandes batailles d’Ulm à Wagram devaient aussi en être décorés.  Un uniforme, avec cuirasse d’or et casque, devait être porté par les membres de l’Ordre des Trois Toisons d’Or.

 

 

 

   L’Ordre impérial des Trois Toisons d’Or devait récompenser :

¨  les soldats les plus méritants, ayant reçu au combat trois blessures au moins ;

¨  les drapeaux et étendards des régiments ayant participés aux huit plus grandes batailles d’Ulm à Wagram ;

¨  les princes de sang de l’Empire ;

¨  les grands dignitaires de l’Empire ;

¨  le président du Sénat ;

¨  les ministres chargés d’un département après 10 ans d’exercice ;

¨  les ministres d’État après 20 ans d’exercice.

 

 ttd'or

Insignes de l'Ordre


 

   Le baron Lejeune  avait réalisé un dessin de l’insigne selon les desiderata de Napoléon, qui stipulait : « sera mon aigle aux ailes déployées, tenant suspendue dans chacune de ses serres une des toisons antiques qu’elle a enlevées et elle montrera fièrement en l’air, dans son bec, la toison que j’institue. »

 

 

   Si plusieurs médaillistes et joailliers réalisèrent des modèles ; c’est celui du fabricant Coudray qui fut choisi par le Conseil d’administration de l’Ordre et présenté à l’Empereur.
Rappelant dans ses grandes lignes le pendentif de l’Ordre de la Toison d’Or ; c’était un insigne double face en or représentant trois dépouilles de bélier suspendues à un motif central comportant une pierre bleue de laquelle partaient de chaque côté des étincelles orangées. Ce motif était surmonté par un aigle couronné et aux ailes déployés.

 

ttd-or1.jpg

Projet de plaque

 

 

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Pendentif

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 12:41

armoiries de Charles Quint

                 


   Les armoiries de Charles-Quint ont évolué au cours de sa vie. Quand il naît, en 1500, il hérite des armes brisées de son père, écartelées d'Autriche, de Bourgogne moderne, de Bourgogne ancien et de Brabant, chargées du parti de Flandre et de Tyrol, le tout brisées d'un lambel. La mort d'Isabelle la catholique, en 1504, fait de ses parents les rois de Castille. Les armes familiales sont modifiées pour refléter cette nouvelle situation. On écartèle donc ces armes paternelles avec celles, écartelées du contre écartelé de Castille et de Léon et du parti d'Aragon et de Sicile, le tout enté en pointe de Grenade. Comme le couple est inégal, Philippe n'étant que le duc de Bourgogne face à la reine de Castille, les armes maternelles sont mises au point d'honneur. Charles hérite de cet écartelé pour le moins complexe, tandis que son frère Ferdinand inverse les quartiers paternels et maternels.


   A partir de 1519, cet écartelé est placé sur l'aigle impériale. Comme la composition devient difficile à graver et à déchiffrer, les armes sont peu à peu simplifiées. L'écartelé d'Aragon-Castille et d'Autriche-Bourgogne se change peu à peu en un simple coupé. Ses derniers sceaux, à Yuste, retournent à l'écartelé de 1506, sans plus d'aigles ni de couronne.


   Le blason est : « coupé en chef parti en 1 écartelé en 1 et 4, de gueules au château d'or ouvert et ajouré d'azur et en 2 et 3 d'argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or, en 2 parti en 1 d'or à quatre pals de gueules et en 2 écartelé en sautoir d'or aux quatre pals de gueules et d'argent à l'aigle de sable, accompagné en pointe d'argent à une pomme grenade de gueules, tigée et feuilleté de sinople, et en pointe écartelé en 1 de gueules à la face d'argent, en 2 d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bande componée d'argent et de gueules, en 3 bandé d'or et d'azur de six pièces, à la bordure de gueules et en 4 de sable au lion d'or, armé et lampassé de gueules, sur le tout parti d'or au lion de sable armé, couronné et lampassé de gueules et d'argent à l'aigle éployé de gueules, membré et becqué d'or. »

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